La gestation
A voir le temps passé et le nombre de phases écrites et remaniées par Marcel Proust pour parvenir à celle connue de nous tous: "Longtemps, je me suis couché de bonne heure.", je trouve que je vais presque vite dans la rédaction de mon second roman!
Les brouillons d'un Flaubert ou d'un Zola font taire mon impatience et me rassurent. A côté d'eux, j'écrivaille! Mais je jubile:
- en voyant le mal de chien qu'ils ont eu à esquisser un plan général, puis détaillé, à trouver un titre.
- en mesurant combien la place réservée à se documenter a été importante.
Je partage ce besoin d'enrichir ou d'alléger tel ou tel passage, voire de le changer de place.
Je compatis en comptant le nombre de ratures.
Je reste sans voix devant cette opiniatreté à chercher le mot juste, qui se traduit par des listes de mots approchant celui jugé insatisfaisant.
Je m'attendris lorsque je vois apparaitre un dessin qui signe une pause ou une panne d'inspiration.
Commentaires (7)

- 1. | 11/06/2019

- 2. | 05/06/2019

- | 07/06/2019

- 3. | 04/05/2019
Voici comment écrivait Georges Sand, je cite l'histoire de la littérature française de Lanson et Tuffrau) : "elle écrivit sans plan prémédité, improvisant au jour le jour les incidents, les sentiments de ses personnages. De là vient ue, selon la pente de sa nature optimiste, elle les pousse insensiblement vers le beau ; en sorte que le commencement, plus proche de la réalité et de la vie où elle a puisé son inspiration, est souvent ce qu'il y a de meilleur dans l'oeuvre. Mais ce système, qui n'en est pas un, a un avantage : c'est que les caractères ne sont pas, dès l'abord, emprisonnés dans des formules ; ils sont ondoyants, inachevés, capables de se compléter et de se compliquer ; en sorte que, par la négligence même de sa composition, George Sand imite plus exactement le perpétuel devenir de la vie. Elle a su faire de personnages qui évoluent, sont le caractère se défait et se refait".
En attendant de te lire
Amitiés
Jean-Marie

- | 06/05/2019

- 4. | 03/05/2019
Cela me fait sentir que la comparaison peut être autant un stimulant qu'un vecteur de doute et un pourvoyeur de déception de ne pas être à la hauteur de nos maîtres.
Alors poursuivons notre route, faisons correctement ce que nous entreprenons et nous serons ainsi, sans le vouloir ni le chercher, des maîtres en devenir à condition de laisser à nos futurs disciples bien plus que nos œuvres : les traces de notre travail. Elles seront les barreaux de l'échelle qui mène à notre accomplissement.
Avec toute mon admiration.
Denis

- | 04/05/2019
Car c'est bien cela que nous attendons : une musique des mots , une émotion transmise par Jean l'écrivain qui cultive , tantôt l'humilité , tantôt l'ambition , tantôt le dépassement de soi ... Mais nous patientons volontiers car nous avons besoin de ces artisans magnifiques que sont depuis toujours les écrivains , ces conteurs de rêves éveillés !