La gestation

jean-g Par Le 03/05/2019 7

Dans 2019

20180606 165805A voir le temps passé et le nombre de phases écrites et remaniées par Marcel Proust pour parvenir à celle connue de nous tous: "Longtemps, je me suis couché de bonne heure.", je trouve que je vais presque vite dans la rédaction de mon second roman!

Les brouillons d'un Flaubert ou d'un Zola font taire mon impatience et me rassurent. A côté d'eux, j'écrivaille! Mais je jubile:

- en voyant le mal de chien qu'ils ont eu à esquisser un plan général, puis détaillé, à trouver un titre.

en mesurant combien la place réservée à se documenter a été importante.

Je partage ce besoin d'enrichir ou d'alléger tel ou tel passage, voire de le changer de place.

Je compatis en comptant le nombre de ratures.

Je reste sans voix devant cette opiniatreté à chercher le mot juste, qui se traduit par des listes de mots approchant celui jugé insatisfaisant.

Je m'attendris lorsque je vois apparaitre un dessin qui signe une pause ou une panne d'inspiration.

 

Commentaires

  • c. hautecoeur

    1 c. hautecoeur Le 11/06/2019

    " nous nous approprierons le reste" me paraissant inexact , je le réfute et le remplace par " nous nous approprierons le tout " .
    Car c'est bien cela que nous attendons : une musique des mots , une émotion transmise par Jean l'écrivain qui cultive , tantôt l'humilité , tantôt l'ambition , tantôt le dépassement de soi ... Mais nous patientons volontiers car nous avons besoin de ces artisans magnifiques que sont depuis toujours les écrivains , ces conteurs de rêves éveillés !
  • ch. hautecoeur

    2 ch. hautecoeur Le 05/06/2019

    L'être humain ne se réduit pas à ce que l'on voit ou croit voir , à ce qu'il dit ou croit dire . Nous allons donc lui accorder la possibilité de s'accomplir , lui transmettre l'énergie qui élève, stimuler cette présence intérieure qui pourrait provoquer un raz de marée au ras de nos yeux et de nos oreilles attentives . Sa joie de créer est au bout du chemin , qu'il parcourt , je n'en doute pas , en passant de l'ombre à la lumière . Patiemment ou impatiemment , qu'importe ! Le rythme et l'émotion seront bien à lui , nous nous approprierons le reste , cela nous fera le plus grand bien. .
    jean-g

    jean-g Le 07/06/2019

    Merci Christiane, tes encouragements me touchent. j'espère que vous vous approprierez d'un "reste" qui vous fera le plus grand bien!
  • jean-marie Miossec

    3 jean-marie Miossec Le 04/05/2019

    Lache la bride, laisse toi guider par ton instinct, tes sentiments, l'humeur du jour.
    Voici comment écrivait Georges Sand, je cite l'histoire de la littérature française de Lanson et Tuffrau) : "elle écrivit sans plan prémédité, improvisant au jour le jour les incidents, les sentiments de ses personnages. De là vient ue, selon la pente de sa nature optimiste, elle les pousse insensiblement vers le beau ; en sorte que le commencement, plus proche de la réalité et de la vie où elle a puisé son inspiration, est souvent ce qu'il y a de meilleur dans l'oeuvre. Mais ce système, qui n'en est pas un, a un avantage : c'est que les caractères ne sont pas, dès l'abord, emprisonnés dans des formules ; ils sont ondoyants, inachevés, capables de se compléter et de se compliquer ; en sorte que, par la négligence même de sa composition, George Sand imite plus exactement le perpétuel devenir de la vie. Elle a su faire de personnages qui évoluent, sont le caractère se défait et se refait".
    En attendant de te lire
    Amitiés
    Jean-Marie
    jean-g

    jean-g Le 06/05/2019

    Cher Jean-Marie, il y a les rois et les reines du "premier jet" : Sand bien sûr, mais aussi Stendhal, Aragon et beaucoup d'autres. Et puis, il y a les écrivains "à programme" comme Zola, Flaubert. Je me rapproche de ceux-ci....En toute modestie!
  • Denis Fournier

    4 Denis Fournier Le 03/05/2019

    Comme je comprends ce que tu exprimes.
    Cela me fait sentir que la comparaison peut être autant un stimulant qu'un vecteur de doute et un pourvoyeur de déception de ne pas être à la hauteur de nos maîtres.
    Alors poursuivons notre route, faisons correctement ce que nous entreprenons et nous serons ainsi, sans le vouloir ni le chercher, des maîtres en devenir à condition de laisser à nos futurs disciples bien plus que nos œuvres : les traces de notre travail. Elles seront les barreaux de l'échelle qui mène à notre accomplissement.
    Avec toute mon admiration.
    Denis
    jean-g

    jean-g Le 04/05/2019

    Merci Denis pour ta gentillesse et la pertinence de tes propos.

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